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L’autruche

Oublions pendant quelques instants la pandémie qui sévit partout dans le monde. Oublions un moment la cohorte des «  spécialistes » cathodiques présentés comme tels ou auto-proclamés. « Spécialités » aux affirmations souvent contradictoires, qui campent sur les antennes et pérorent, pendant que leurs confrères s’activent sur le terrain.

Oublions donc un peu ces tristes sires. phénomène de société pour nous pencher sur un non moins préoccupant: la violence. Celle, bien sur, très analysée, décortiquée, présentée en boucle sur toutes les chaînes TV, des casseurs de fin de cortèges de manifestations. Celle, beaucoup plus discrète, des dérapages de certains policiers souvent fixés incidemment par l’homme de la rue. Celle, enfin , beaucoup plus anonyme car quotidienne, que subit la femme battue, l’enfant maltraité, l’enseignant, le pompier, le policier, le personnel communal. Endémique, banalisée, chronique. Violence symptomatique d’un malaise de société, d’un mal être d’individus se sentant exclus. Malaise et mal être peut-être liés à la minorité des tenants des dividendes à distribuer et aux privilèges à conserver. Au détriment de tous les autres, beaucoup plus nombreux. Sans un rétablissement nécessaires, il reste à craindre une accentuation de ces actes, de ces incivilités.

Il reste à souhaiter aux décideurs de recevoir un peu plus de sagesse et, surtout une prise de conscience de la gravité de cette situation.

Le peuple

Cette constatation a été déclinée sur tous les tons depuis que les deux verdicts tombés des urnes se sont imposés. Net recul des partis politiques traditionnels, et leurs cohortes de << pros », pour laisser place à un nombre considérable de néophytes issus, pour la plupart, de la société civile.

Il reste a espérer que ces << bleus » ne prendront pas la fâcheuse habitude de se couper de leur milieu naturel comme trop de leurs prédécesseurs en avaient pris l’aisance.

Bien sur, il a été souligné, à maintes reprises, les taux d’abstention historiques lors de ces scrutins et celui des bulletins nuls. Les votes blancs commencent à être mentionnés. La vrai majorité se trouve dans ce camp. Peut-être a cause du comportement des << pros » évoqué plus haut.

Malgré ce, le parti majoritaire ne cesse de mettre en avant son score confortable, certes, mais qui, mis en perspective, ne représente que 2 ou 3 français sur 10. Ce qui ne manque pas, une fois encore, de poser le problème d’une réelle représentativité de nos élus à tous les stades de l’expression populaire.

Une véritable proportionnelle donnerait à ne pas douter, un autre visage à notre Assemblée Nationale. Et les lois qui en découleraient d’autres orientations.

Mais pourquoi changer un système qui favorise ceux qui tiennent les rennes du pouvoir? Ils ne vont tout de même pas se tirer une balle dans le pied…Non, les institutions actuelles, bien huilées, bien rodées, ont fait leur preuve. N’y touchons pas.

En attendant, la gouvernance s’exerce sans vrai opposition, sans contre-pouvoir. Sur ordonnance ou 49-3 si nécessaire. A commencer par la loi sur le travail. Pendant les vacances d’été. Le changement de représentants n’est hélas pas synonyme de changement de pratiques, puisqu’il n’est pas touché, ni au structures, ni aux systèmes qui déterminent la représentativité. Face a l’impression de mouvement, il reste l‘immobilisme des règles.

Donc, peu d’espoir d’assister à un retour des inscrits vers les isoloirs. Et à un statu-quo de l’individu envers son représentant: la défiance.

Le roi est bien assis sur son trône.

Les idées

Il y a peu, s’immisça dans nos propos, entre amis le nom de «  tonton Georges ». Des paroles élogieuses saluèrent l’illustre sétois. ll est vrai que, nous sommes «  accros » du Maître, mais nous dûmes observer les polémiques qui s’ensuivirent dès la parution de certaines chansons de Brassens dont «  Les deux oncles ».

Il me semblais avoir le texte assez bien en tête. Mais par précaution, je le relus plusieurs fois, pour tenter de déceler ce qui avait bien pu provoquer l’ire de la «  bien-pensance » de 1965. Soit vingt ans après la fin du grand conflit mondial.

Et j’y trouvai, me semble-t-il, l’objet du délit, la cause des ressentiments exprimés à grand bruit. Je cite : » Chacun, pour ses amis (Tommies et Teutons), tous les deux ils sont morts. Moi qui n’aimait personne, eh bien je vis encore ». D’autant que sur le même disque (le 8eme) figure un autre brûlot : «  La tondue ».

Quelques mois plus tard (en1972), l’auteur reprendra pratiquement le même thème dans son texte : « Mourir pour des idées ». Trouvons-nous là une invitation à rester à l’abri des ennuis, à la non implication, au refus de tout risque ? J’en doute ! Surtout lorsqu’on connaît les idées libertaires de Brassens, sa vision de la vie et de la société, sa défense des plus démunis, des plus faibles, des plus opprimés. Et ses attaques portées contre l’étroitesse d’esprit d’une certaine bourgeoisie, l’hypocrisie du système…Sans oublier le << Gorille » (1952-1954), première expression chantée (a ma connaissance) contre la peine de mort.

Non, me semble-t-il, Georges Brassens va au-delà du propos. Il a connu le STO et exècre les idées du système hitlérien. Il préfère simplement ne pas << s’emballer » rapidement sur une idée du moment, aussi novatrice soit-elle. En quoi une telle position limiterait-elle la volonté d’engagement, de résister à quelque forme de pression ? A plus forte raison d’oppression ?

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