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Petits hommes

Bien avant Triboulet, fou des cours de Louis XII et François ler, le Fou a un statut depuis le XIVéme siecle. Plus précisément depuis Philippe V le long (fils du Bel). Les rois d’Europe ont le leur. Les grands seigneurs aussi. Il en est même fait mention au temps du roi Salomon et auprès de certains empereurs romains. Leur place est enviée. Car il amuse, danse, joue. En un mot divertit. il tutoie le grand, son employeur, et, par son impertinence, lui exprime souvent les aspirations du peuple.

Pourquoi ce propos sur une fonction largement du passé?

Tout simplement parce que j’ai le triste sentiment que, depuis quelques années, «  l’ennui » naît de « l’uniformité ». Celle engendrée par l’analyse , le formatage, le calcul, la normalisation. Celui qui se révèle par la disparition de la fantaisie, de la poésie, de l’ impertinence, de la folie simulée ou non… Quelque chose comme cela : La société 123 Machin Truc a été créée en 1971, et n’a cessé de proposer au public des machins-trucs de qualité depuis lors. Située à Saint-Remy-en-Bouzemont-Saint-Genest-et-Isson, 123 Machin Truc emploie 2 000 personnes, et fabrique toutes sortes de bidules supers pour la communauté bouzemontoise.

ll y a longtemps que les chansonniers ont disparu. Plus ou moins récemment ont quitté nos écrans les Luron, Coluche, Desproges, Bedos, les Guignols. Ferrat, Ferré, Brassens (et d’autres) n’ont pas été remplacés.

Les grands sports collectifs (foot, rugby, volley, …) sont tellement stéréotypés que chaque match ressemble au précédent et à celui qui suivra. Quant au Tour de France…il vaut mieux l’oublier.

Bref, vous l’avez compris, nos roitelets et rois, le Roi, peuvent dormir sur leurs deux oreilles en toute quiétude. Pratiquement personne n’est à même, aujourd’hui, de venir troubler leurs belle certitudes. Ils ont oublié «  qu’une société n‘est forte que lorsqu’eIIe met la vérité sous la grande Lumière du soleil » (E. Zola) Et que… « sans la liberté de blâmer, il n’est pas d’éloge flatteur; et qu’il n’y a que les petits hommes qui redoutent les petits écrits » (Beaumarchais)

En attendant, « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire » (Le Cid-acte II- scène 2)

 

 

Majorité représentative

Si je me fie à la définition , la majorité est atteinte à partir du moment où « un groupement de voix l’emporte par le nombre, lors d’1m. vote ››. Mais aussi, celle qui « réunit le plus grand nombre ››. Par conséquent rien à dire. Après abstentions, bulletins nuls et bulletins blancs – que tout le monde refuse de prendre en compte comme l’expression d”un vote – nos représentants à l`Assemblée Nationale atteignent le score record de 12%. 1,2 français sur 10 – soit le taux de représentativité qui place notre pays en 27ème position en Europe. Sur 27. Annotation:peut faire mieux.

A titre d’exemple nos voisins transalpins – les italiens-arrivent en tête avec 87%. 8,7 italiens sur 10 sont représentés. Commentaire: Il sera difficile de faire mieux. Triste constat. En général, tout effet est le fruit ou la conséquence d’une cause. Et cette cause, il serait peut-être urgent de s’y pencher. Et mieux encore d’y remédier. En attendant, il est permis de s`interroger sur le crédit de légitimité que ces taux de représentativité mettent en exergue. Et surtout, sur celui de la crédibilité. Quels pourcentages avaient atteint les composantes de NUPES sans ce mariage de dernière minute, celui de la carpe et du lapin. J’évite d`y penser. En attendant, le midi « rouge ›› a viré au bleu très sombre, << Marine ››.

En attendant , tous s’expriment, voire pérorent en faisant fi de leur calamiteux taux de représentativité. Même si leur légitimité, hélas, ne peut être mise en doute, tant que celui de la majorité ne sera pas relevé à une hauteur un peu plus conséquente. Mais de grâce, mesdames et messieurs, à défaut d’humilité, faites au moins preuve de modestie. A minima de retenue et de modération.

En prenant conscience, pudiquement, que vous ne représentez en fait que ceux de votre coterie. C`est-à-dire peu de citoyens.

Ça laisse rêveur…

Alors que quelques voix -rares il est vrai- s’elèvent pour avancer l’idée que la taxation des super profits serait à même de résoudre en partie si ce n’est en totalité – le problème du financement des retraites sans en reculer l’âge de départ, quelques précisions s’imposent pour rétablir certaines vérités.

En premier lieu que le régime général n’est pas en péril. ll est même excédentaire et non en danger, même sur le long terme, selon les économistes sérieux.

En second lieu, une sidération qui laisse rêveur. Elle émane de Monsieur Arnaud. Il prétend – croyons le sur parole – que ses entreprises de luxe s’acquittent de cinq milliards d’euros par an au fisc.

Ça laisse rêveur…

ll ne précise pas qu’ à ce jour, en un an , la vente de ses produits en a généré quatorze. Il lui en reste pratiquement deux tiers.. Pas mal ! Ni que sa fortune personnelle s’élève à hauteur de ce que perçoivent vingt millions de français. Alors, Monsieur Arnaud, s’il vous plait, un peu de décence et de dignité. Si vous connaissez encore le sens de ces deux mots.

Ne croyez pas que vos concitoyens sont hostiles à la participation d’un effort collectif lorsque nécessaire. A la condition première que certains n’échappent pas à cette sollicitation. La rue vient de le démontrer.

Elle ne va pas tarder à vous le confirmer. [

Impôts

CE N’EST PAS FAUTE d’avoir prévenu les contribuables. Dans un article du 6 avril, << Le Canard ›> les alertait : à l’automne, le montant de leur taxe foncière allait augmenter d’au moins 3,4 %. Un record depuis trente-trois ans.

Cette premiére hausse est d’abord due a un changement du mode de calcul de la revalorisation des valeurs cadastrales, sur laquelle est déterminé le montant de la taxe. Depuis 2018, cette revalorisation prend en compte l'<< indice des prix a la consommation harmonisé ››. Soit 3,4 % de mieux en 2022.

Mais certaines municipalités, intercommunalités et métropoles ne se sont pas arrêtées la : elles ont décidé d’augmenter aussi le taux appliqué à ladite valeur cadastrale révisée. Et, dans ce cas, avec l’effet multiplicateur, la taxe a flambé.

Les stations de France Bleu (559) ont établi une carte de France des hausses dans les grandes villes. En tête du palmarès, Mantes-la-Jolie (+ 18,8 %), Martigues (+ 14,2 %), Marseille (+ 13,1 %), Tours (+ 11,6 %), Pau (+ 10 %), Strasbourg (+ 8,9 %), La Roche-sur-Yor1(+ ?,9 %), Istres (+ 6,6 %), Nanterre (+ 6,3%), Thionville (+ 5,2 %), Saint-Nazaire (+ 5 %), comme Annecy.

Il convient de préciser que ces chiffres prennent en compte les taux d’imposition sur le foncier bâti comme sur le non-bâti.

Ce qui ne consolera sans doute aucun contribuable.

AVIS AUX JEUNES en recherche de formation et à leurs parents : les salons étudiants sont

sillonnés par des recruteurs payés par des boîtes spécialisées.

Leurs proies ? Les juniors en quête d’un contrat de professionnalisation, d’une licence ou d’un master en alternance.

Le principe ? L’élève se forme à temps partiel au sein d’un organisme privé (souvent une école) et travaille en entreprise (qui le salarie) le reste du temps. A la fin de juin, l’annonce gouvernementale du maintien jusqu’au 31 décembre des aides à l’embauche ccordées aux employeurs recrutant des alternants, apprentis ou en contrat de professionnalisation, a

aiguisé les appétits. Le soutien se chiffre à 5 000 euros pour un alternant de moins de 18 ans, et à 8 000 pour la première année d’apprentissage, si le jeune est majeur et prépare un diplôme jusqu’au master.

En attendant

Une photo. Une simple photographie peut, à elle seule, bousculer Ies consciences les plus assoupies, les moins enclines à l’émotion ou à l’empathie. Celle d’un enfant échoué sur une plage. Mort. Plus proche du « dormeur du Val » que des jeunes êtres, nus pour certains, courant en hurlant sous

le napalm américain au Vietnam. Ce petit corps sans vie suscite, face au réalisme cru et a l’émoi qu’ il provoque, bien des interrogations.

Il y a les tenants de la position que l’Union Européenne ne saurait, à elle seule, absorber toutes les misères de ceux qui la fuient, croyant trouver ailleurs l’Eldorado en même temps qu’un régime politique moins astreignant que celui dont ils s’éloignent. D’autant que le taux de chômage ne cesse de grimper dans ces pays, argument-ils.

Il y a ceux qui estiment que le nombre de ces pauvres à accueillir n’est pas des plus exorbitant et que si chacun fait un effort, leur intégration devrait pouvoir se réaliser sans obstacle vraiment

insurmontable….

Et puis il y a les « oui, mais ». D’accord si…les collectivités locales ne supportent pas, seules, la prise en charge des hébergés; si tout le monde se mobilise, voisins, Etat, particuliers, …si…si…

En attendant, les frontaliers doivent faire face au flux migratoire. Sur terre, par la mer.

En attendant, les réseaux de passeurs – ce n’est pas une nouveauté – exploitent sans état d’âme ces situations.

En attendant la communauté internationale — ce n’est pas non plus une révélation — tergiverse.

Elle si prompte à montrer du doigt les « méchants » (qui fluctuent en fonction des contrats juteux passés ou à venir).

En attendant, le politique ne pense trop souvent qu’en termes de sondages et d’élection. Et bien sur, de réélection. Dans son charabia stéréotypé, a-t-il parfois pris la mesure de son «  ignoritude » profonde et indécrottable face-aux situations su-dites, par conséquent non anticipées, qui se présentent à lui ? Et dont, trop souvent il est à l’origine en qualité de séide de la haute finance….

Pourvu que les actionnaires y trouvent leur compte, que les pires indécences continuent de pleuvoir et que les retraites parlementaires soient régulièrement versées, où sont les problèmes ?

Tant que Facebook, twitter, iPod, Start-up, Road-Movie, ou appli Wine Advisor (et si, ça s’invente !) fonctionneront, seule une simple photo pourra venir perturber cette belle harmonie.

Car, pendant ce temps, la désespérance gagne du terrain. Et pas seulement dans les classes sociales les moins favorisées.

Pendant ce temps, le fossé se creuse entre les nantis et les autres, les communautarismes organisent leur repli sur eux-mêmes, des formes fanatismes s’imposent, les pertes de valeurs fondamentales profitent à des minorités sectaires.

Le trait est forcé ? Le tableau noirci ? Chacun évaluera ce propos à l’aune de sa propre sensibilité.

Comme il serait agréable de laisser couler les mots pleins de sourires et d’espoir.

«  Je ne chante pas pour passer le temps » disait Ferrat.

En attendant un petit corps sans vie, sur une plage, hantera longtemps la conscience humaine. Celle de ceux qui ne sont pas encore la proie du désespoir journalier ou de ceux que ce type de

réalité ne peut atteindre.